PREAMBULE
Avant d'aborder cette douloureuse question du "j'ai rien à me mettre", j'aimerais faire un avant propos sous forme de rétrospective :
Les années 90 furent pour moi telles que je les ai vécues adolescente : celles du Glamour et de la Créativité.
Ok le grunge a émergé, mais Helmut Lang et Calvin Klein n'ont pas fait la part belle à Gaultier, Lacroix, Sonia Rykiel, Alaïa, Xuly Bët et sa fabuleuse muse Neneh Cherry.
En écrivant cela, j'hésite entre dire que je deviens une vieille croute Pierre Bellemare de la mode, ou que j'ai une petite culture-souvenir sur le sujet...soyons clémentes, disons les 2!
Par la suite les années 2000 furent celles de la consommation et de la mise à disposition des consommatrice d'un choix et d'un renouvellement inédits. Zara et H&M on déployé leurs collections ultra accessibles et toujours réactualisés dans des points de vente qui ont fleuri dans toutes nos villes!
En parallèle, les ventes privées en ligne nous ont offert nos premiers Diesel à moins de 100 euros, à l'ère ou le denim devenait roi.
Nos dressings se sont alors mis à regorger de...de tout et de n'importe quoi. Toute cette nouveauté à ces prix donnait lieu à une course effrené contre la mode.
Autour de 2009, un courant plus raisonnable a succédé à cette abondance.
On peut l'attribuer à la crise certes, mais également à une prise de conscience collective ("ai-je vraiment besoin de tout cela?"), et à l'accès à une info plus généralisée et accessible, qui a aiguisé nos goûts.
Deux exemples concrets :
Tout d'abord sur les blogs mode où chacune a trouvé son compte selon son style, et sur les photos de street style qui mettent en scène des girl next door auprès desquelles il est facile de s'identifier, on a déjà matière.
Ensuite des magazines comme Be et Grazzia à moins de 2 € sont venus chatouiller les parts de marché d'un Elle devenu ronronnant. Leur lecture nous a permis de nous éduquer toujours plus, et nous tenter jusqu'à l'écoeurement; par la force des choses et sous cette pluie d'informations, notre cerveau a pris le parti de faire le tri pour ne garder subjectivement que l'essentiel : notre style à nous.
Est alors apparue cette tendance deadfleurette (du blog Deadfleurette dont j'ai déjà parlé précédemment), fer de lance des recessionistas qui a décidé d'épurer sa garde robe selon ses Essentiels à elle et selon une règle d'associations et d'assemblages idéaux. Il s'agit en somme d'une consommation responsable pour notre style, notre portefeuille et...nous y voilà...pour la visibilité de notre dressing...
Et là, s'y on s'y met toutes, il se pourrait bien que la question "j'ai rien à me mettre" devienne alors has been...
Oui, je sais, je vous vois d'ici relire cette phrase, incrédule, en vous disant que vous vivrez un moment historique si j'apporte la réponse à cette éternelle question.
Alors j'ai longtemps hésité entre faire croire que mon chien avait mangé la suite de cet article, ou assumer ce sujet ambitieux.
ACTION
J'ai l'intime conviction que la question "j'ai rien à me mettre" cache un autre problème.
Fondamentalement, votre garde robe est blindée et vous avez forcément sur le dessus d'une pile un bon slim, une paire de boots, un t-shirt et un petit pull noir.
Posez vous alors cette question : si j'avais l'équivalent d'une boutique Zara dans mon placard (vos yeux brillent, hein?!), que choisiriez-vous?
Dans la plupart des cas, on n'a pas plus la réponse.
Car on ne se pose pas la bonne question (vous me suivez toujours?...)
Ce jour là, on n'a pas moins que les autres jours, mais on est juste moins bien lunée pour x raisons valables : on peut redouter la journée qu'on va affronter ou les rencontres qu'on va y faire, on peut se sentir dévalorisée par quelques kilos qui trainent....au final, on tergiverse en petite culotte devant notre dressing.
Alors voici des solutions très concrètes qui pourraient vous sauver la mise de temps en temps :
Tout d'abord, vous pouvez vous faire un
mood board avec les tenues qui vous plaisent à l'intérieur de votre porte de placard, ou dans votre salle de bains (Jules apréciera). En version 2.0, on peut se créer un Tumblr où l'on stocke les photos de nos looks préférés, qu'on feuillette au réveil sur son iphone. C'est du vécu puisque je le fais par procuration en consultant régulièrement celui ci
http://youreprettybitch.tumblr.com/ qui n'est pas le mien, mais qui me convient parfaitement.
Bien sûr votre dressing sera d'abord trié par couleur et type de pièce (jean pull t-shirt).
Et naturellement toute pièce qui n'a pas été portée depuis 2 ans sera vendue, donnée ou stockée dans le grenier de vos parents.
Ensuite, vous pouvez vous prendre en photo avec votre téléphone dans le miror de l'ascenceur (hé!hé! ça sent le vécu tout ça!) les jours où vous vous trouvez bien stylée. Une fois répertoriées, ces photos constituent une base de donnée les jours où vous manquez d'inspiration!
Autre piste, vous pouvez noter les looks que vous croisez dans la rue, qui vous inspirent et que vous pouvez reproduire.
Enfin, on a toutes un dossier sur le pc dans lequel on recense de belles photos de mode (street style, coulisses de défilés, photos Vogue, etc).
Créez vous des sous dossiers intitulés "j'ai" et "je veux". Le premier regroupe des silhouettes dont vous détenez les pièces dans votre garde robe : le consulter vous permettra de faire les assemblages rapidos.
Ne négliez pas le second dossier "je veux",qui recense vos futures acquisitions : très utile au moment des fêtes de noël et d'anniversaire ;-)
Dans tous les cas, comme je vous l'ai déjà dit, tentez de consommer moins mais mieux, plus qualitatif et durable. Méditez vos achats, laissez les "macérer" plusieurs jours.
Si vous poussez le vice comme moi, dites vous que chaque pièce qui rentrera devra en chasser deux autres que vous revendrez ou donnerez.
En tout état de cause, je reste persuadée que la réponse au "j'ai rien à me mettre" ne se cache pas dans la consommation.
NB : j'ai distillé tout au long de cet article les photos illustrant ma garde robe idéale. C'est bien sûr très subjectif ... Fans de Cop Copine et Desigual s'abstenir! ... J'y reviendrai plus tard.